Rembrandt réinvente Le Déjeuner sur l’herbe d’Édouard Manet.

Rembrandt réinvente Le Déjeuner sur l’herbe d’Édouard Manet.

Avec son interprétation du Déjeuner sur l’herbe d’Édouard Manet, Rembrandt essaye de transmettre aux amateurs un sens d’approbation qui suscite l’intérêt et la reconnaissance de l’authenticité de son œuvre.  Dans l’histoire de l’art italien, on trouve de nombreuses références à des sujets analogues chez Giorgione et Titien, mais elles sont moins présentes dans l’art néerlandais de la période de la Réformation.

L’institution londonienne Courtauld soutient l’idée que sa version plus petite est une œuvre préparatoire pour le Déjeuner sur l’herbe.  Rembrandt réinvente Le Déjeuner sur l’herbe d’Édouard Manet. au musée d’Orsay à Paris. Les recherches effectuées par les conservateurs de Courtauld le 25 novembre 2016 soutiennent la théorie selon laquelle sa version est une œuvre préparatoire de Manet créée pour la version du musée d’Orsay. Avant 2013, il était admis qu’il s’agissait d’une version réalisée par un copiste habile, peut-être un admirateur de Manet. Cela semble raisonnable : il existe peu d’exemples dans l’histoire de l’art où des peintres importants ont créé une interprétation préparatoire qui est répétée sans compromis dans la version finale. Les peintres créatifs travaillent rarement de cette manière.

Déjeuner sur l’herbe Édouard Manet, huile sur toile, 207 × 265 cm

Les règles du Louvre en matière de copie de tableaux prévoyaient une limite de 20 % de l’original exposé. Edouard Manet a copié au Louvre à la fin des années 1850. Il connaissait bien ces restrictions, ce qui explique peut-être le format réduit de la version Courtauld de 89,5 x 116,5 cm, contrairement à la version du musée d’Orsay à Paris, qui mesure 207 × 265 cm. La demande de copies d’œuvres d’art célèbres est forte tout au long du XIXe siècle. Le Louvre réservait quelques jours aux artistes pour peindre. De même, le musée de la Villa Borghèse à Rome autorisait Moss, alors étudiant en art à la fin des années 1950, à copier certains tableaux de maîtres anciens, mais seulement dans les heures précédant l’ouverture des portes au public.

 

 

 

 

 

 

 

Daubigny, un peintre de la génération immédiatement antérieure, a considérablement influencé la manière de travailler et le style de van Gogh, même si les deux hommes ne se sont jamais rencontrés. Il a eu un impact comparable sur le modus operandi de Claude Monet et sur les œuvres des premiers impressionnistes. Les corbeaux qui planent de façon inquiétante au-dessus de l’épaule gauche de van Gogh présagent les dernières semaines de son existence. Une conviction populairement attribuée à Champ de Blé avec Corbeaux, juillet 1890 (Musée Van Gogh, Amsterdam).

L’artiste s’est probablement inspiré de la gravure de Charles Daubigny, Arbre avec corbeaux en vol stationnaire, 1867. Bien qu’ils ne se soient jamais rencontrés, cet artiste de la génération précédente a sérieusement contribué à influer sur le style du travail de Van Gogh. Il a eu un impact similaire sur le modus operandi de Claude Monet et des premiers impressionnistes.

En haut, au centre, apparaît un Vincent van Gogh au visage triste, avec son oreille bandée caractéristique et tenant une toile vierge. Il remplace la figure féminine isolée, légèrement vêtue, qui se baigne dans un ruisseau de forêt. Ces bois sont supplantés par un paysage italien, l’embouchure de la rivière Roja, à Vintimille, à la frontière avec la France. Des arbres et différents feuillages apparaissent, tandis que les églises et les bâtiments médiévaux sont visibles juste au-delà. On voit le ruisseau, à nouveau, aux pieds de Rembrandt.

Dans le coin inférieur gauche, l’image peinte par Manet des vêtements féminins abandonnés et du panier d’osier négligemment jeté, duquel a jailli une petite boule de pain sur l’herbe, est remplacée par deux chiens qui observent la scène curieusement. Toulouse Lautrec, un autre personnage masculin habillé, tient maintenant de près le modèle assis de Rembrandt. Il a remplacé le peintre néerlandais Ferdinand Leenhoff, un autre des proches de Manet.

L’homme de droite a évolué à partir des images des frères Eugène et Gustave Manet. Il semble utiliser sa main droite pour évoquer le célèbre xylographe de Dürer datant de 1535.  La figure féminine assise qui lui fait face est Victorine-Louise Meurent, un collègue peintre et, souvent, son modèle. De même, Rembrandt a le bras tendu et la main droite tient un pinceau alors qu’il peint son portrait : l’artiste est allongé sur un arbre fleuri important, au feuillage persistant copieux et dense, avec des citrons de Ligurie suspendus.


La gravure de Durer représente un artiste
transformant des objets en dessins linéaires.

L’esquisse réalisée par Rembrandt en 1639 à partir du portrait de Baldassare Castiglion, réalisé par Raphaël en 1515, qui se trouve aujourd’hui au musée Albertina de Vienne, a été une source d’inspiration pour ses gravures et autoportraits peints des années 1639/40, reconnaissant ainsi l’importance historique du maître précédent, sans oublier qu’il s’agissait d’un objet de valeur que les amateurs d’art ont payé beaucoup plus cher que ce qu’il pouvait réaliser. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait eu raison d’utiliser le portrait de Baldassare Castiglion pour mettre en valeur la qualité de ses autoportraits, faisant de l’originalité un point d’intérêt en ajoutant une valeur supplémentaire perçue.

De même, deux versions de La Vierge aux rochers de Leonardo da Vinci, à Londres et à Paris, sont considérées comme étant réalisées par le même auteur. La similitude des deux versions à la variante du Louvre, peinte entre 1483 et 1486, a été refusée par l’église de Milan qui avait commandé l’œuvre, car elle contenait des éléments iconographiques non conformes. Léonard la vendit alors à Ludovico il Moro. La version de la National Gallery de Londres lui est également attribuée et date des années 1499 et 1506. Elle présente, selon les spécialistes, des preuves d’intervention de peintres contemporains, peut-être des interventions d’assistants contemporains.

L’enlèvement du Christ

Si deux versions d’une œuvre d’art existent, comme La prise du Christ du Caravage, conservée à la National Gallery of Ireland, et la version conservée au Musée d’Europe occidentale et d’art oriental d’Odessa, les spécialistes s’accordent à dire que la seconde est bien une copie.

Exposition préliminaire de la version de Rembrandt du Déjeuner sur l’herbe. Plume, pinceau, aquarelle sépia, signée en bas à gauche au centre, Matthew Moss, Sanremo, septembre 2022.


Si vous avez besoin d’une évaluation de votre ancien tableau, contactez Matthew Moss à  l’adresse suivantet,  Free Paintings Evaluation.

Frontispiece of Rembrandt-Manet blog